Historique de Ciné Pays Mêlois

Naissance : au début de l'année 1999, Génériques (association bas normande de développement du cinéma en milieu rural, dont l'objectif est de déployer son réseau itinérant sur le département de l'Orne) propose à plusieurs communes de rejoindre son réseau. M. Mézier, à l'époque, maire du Mêle sur Sarthe et sutout Président de la commission culturelle du Pays Mêlois, voit l'opportunité d'apporter un élément supplémentaire au projet culturel du territoire. Séduit par la proposition, il contacte différentes personnes de la Communauté de Communes (CDC), intéressées par le 7ème art et prêtes à s'investir dans le projet. La première Assemblée Générale est fixée le 9 avril 1999, l'association Ciné Pays Mêlois est crée. Malgré le code de "Modus Vivendi" signé en novembre 1998 entre salles fixes et circuits itinérants afin de ne pas nuire aux salles fixes et permanentes, un avis défavorable est donné au projet empêchant le début de l'activité à la fin du mois. Les discussions sont difficiles et longues. Le 16 juin 2000, le Centre National de la Cinématographie donne enfin son autorisation. La première séance est proposée le 9 juillet de la même année, à l'affiche La Vie est belle de Roberto Benigni, la salle est comble, le succès est total. Certaines personnes se rappellent avoir fréquenté la salle autrefois, et évoque des souvenirs. En effet, il y a eu du cinéma au Mêle il y a plusieurs dizaines d'années.

C'était au siècle dernier : le cinéma est apparu au Mêle en 1946, "au début, tout se passait dans le hall d'entrée, car la salle était en partie détruite après la guerre. Chacun apportait sa chaise, et l'hiver sa bûche pour alimenter le poêle à bois". Ainsi parle une des mémoires du cinéma local, François Hamonier, qui sait de quoi il cause, puisque son beau père, Armand Aldigé, en a été un des initiateurs avec des amis. Il fallut attendre 1952 pour que la salle soit vraiment aménagée pour le cinéma à l'initiative de M. Lesage qui tenait déjà un ciné à L'Aigle. Les murs ont vibré à la projection de grands succès comme Le Docteur JivagoAutant en emporte le vent, La Grande évasion. Tous les films avec Bourvil et Louis De Funès faisaient également salle comble. Puis la télévision a pris sa place dans les chaumières et le public se fit rare : "sur la fin, on n'avait plus que cinq à six personnes par séances. Le matériel devenait vétuste". La commune qui était devenue propriétaire du cinéma décida de mettre fin à l'activité. C'est ainsi que François Hamonier qui fut le dernier projectionniste, présenta la dernière séance en 1973. (La plupart des propos de ce paragraphe sont repris de l'article "Le Mêle-sur-Sarthe refait son cinéma" paru dans le journal Ouest-France le 21 juillet 2000).

Galop d'essai : la reprise est de courte durée, 9 films suivent ce début prometteur. De fait, la salle des fêtes devient vétuste et doit être rénovée pour se transformer en salle de spectacle, améliorer l'habillage et l'acoustique et installer de vrais fauteuils. En effet, en ce début d'activité les bénévoles de permanence doivent disposer les chaises avant chaque séance et les ranger une fois les spectateurs partis. L'activité est suspendue pendant près d'un an, avant de reprendre le 28 octobre 2001 avec 2 films Shreck et Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain les spectateurs répondent présents, le cinéma peut prendre définitivement son envol.

Investissement accru des bénévoles et du territoire : le 15 novembre 2002 le site du Mêle sur Sarthe est choisi pour inaugurer la saison cinématographique de l'association Génériques, c'est une reconnaissance pour notre association et l'ensemble des bénévoles qui pour chaque séance assure la publicité, aide à l'installation du matériel de projection et accueille le public dans la salle. La journée se termine par la projection de Playtime, chef d'oeuvre de Jacques Tati. Mais le changement de majorité politique au printemps de cette année va bouleverser l'activité de l'ensemble des associations du pays. En effet le nouveau gouvernement décide de supprimer les emplois jeunes. Génériques qui en emploie une petite quinzaine devra revoir, au fil des prochains mois, son organisation. La diminution du personnel va nécessiter une présence supplémentaire des relais locaux qui, à partir de septembre 2003, devront prendre en charge la caisse et la billeterie, puisque désormais il n'y aura plus qu'un projectioniste au lieu de deux. Pour cette même raison, la Communauté de Communes va être sollicitée pour investir dans un projecteur qui restera à demeure dans le but de diminuer la manutention, donc la pénibilité du travail du projectioniste et des bénévoles. Le dossier sera long à monter car il nécessite de faire appel aux collectivités départementales et régionales. C'est Le 3 septembre 2005 que la cabine de projection est inaugurée avec le nouveau projecteur fixe d'occasion. En parrallèle, un panneau d'affichage installé sur le mur extérieur permet de donner plus de visibilité à l'affiche du film suivant

Transition numérique : une nouvelle question se pose pour l'ensemble des salles de cinéma en France. L'arrivée de la technique du numérique oblige les responsables de salle à procéder à un choix difficile. Pour les multisalles et le cinéma commercial, la question est vite tranchée, mais pour les salles associatives le choix est difficile à opérer, l'investissement est énorme, la survie de certains cinémas est mise en cause. Pour le réseau Génériques et notamment le circuit itinérant l'inquiétude n'est pas feinte. C'est en mars 2010 que Génériques réunit l'ensemble de son réseau pour une première réunion d'information et exposer les différentes questions soulevées par le numérique. Il est évoqué un montant d'équipement se situant dans une fourchette de 50 à 180 000 € par salle. Il pourrait provoquer la fermeture de près de 500 salles en France. Lors d'un nouveau rassemblement en novembre 2011, nous apprenons que les choses se précipitent pour beaucoup de salles, 3800 sur 5500 auront fait le saut vers le numérque à la fin de l'année, mais pour le circuit itinérant les inquiétudes s'amplifient. 90 % des copies sont maintenant sur support numérique, le choix de films pour les salles restant en 35 mm (utilisant des copies argentiques) diminue considérablement. La Communauté de Communes ne peut pas investir 80 000 € dans un nouveau projecteur et aucun matériel n'a pour l'instant été conçu pour l'itinérance. A l'occasion d'une nouvelle réunion en juillet 2012 nous apprenons que  les circuits sont éligibles au dispositif d'aide du Centre National de la Cinématographie, mais des aménagements seront nécessaires dans certaines salles, ce qui ne sera pas le cas au Mêle. D'autre part, les 5500 salles fixes seront passées à la nouvelle technique à la fin de l'année. Pour nous, la question des copies argentiques devient critique et la crainte que l'activité en vienne à cesser en fin d'année ou début 2013 est réelle, d'autant que le matériel itinérant en cours d'élaboration pourrait n'être homologué qu'à l'automne. Il n'en sera rien, et c'est avec soulagement que début 2013, Génériques nous informe que le 27 février le réseau itinérant basculera au numérique. Notre salle inaugure cette nouvelle technique le 3 mars, le matériel de projection est installé dans la régie au rez de chaussée, le projecteur 35 mm est gardé dans la cabine de projection à l'étage. La Communauté de Communes achète une table élévatrice pour installer le projecteur, ce qui facilite nettement la manutention par le projectioniste, l'appareil pèse en effet 55 kilos. Deux films sont au programme pour la circonstance : Ernest et Célestine dédié aux enfants et Alceste à Bicyclette de Philippe Le Guay, le régional de l'étape. Les habitants du territoire peuvent maintenant bénéficier dans leur salle de la qualité visuelle qu'offre cette nouvelle technique.

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